Chopin au jardin avec Mateusz Kryzowski en concert de clôture

Frédéric Chopin aimait passer ses étés dans la grande maison que George Sand possédait à Nohant. Il y retrouvait cette vie à la campagne qui, le soleil venu, lui faisait adolescent quitter Varsovie pour rejoindre la région où il passait la belle saison. Il avait gardé de son enfance le goût de la danse paysanne dont il tirera les chefs-d’oeuvre fascinants que sont les mazurkas qu’il n’a pas notées, comme Bartok le fera des chants paysans hongrois, mais inventées de toutes pièces, tant il était imprégné de ces rythmes, tournures mélodiques et harmonies. Mazurkas qui sont au programme de chacun des récitals proposés cette année par le festival Chopin au jardin, dans une édition spéciale qui va promener les mélomanes, par la grâce d’internet et de la vidéo, dans les deux lieux où ont été filmés les récitals de cinq jeunes pianistes, quatre Polonais et un Français. Cette édition, certes imposée par la pandémie du Covid 19, a un atout fantastique : sans bouger de chez lui, le mélomane va pouvoir accéder à des récitals gratuits filmés à Varsovie ou à Paris.

Chopin s’invite chez vous

Premier pianiste à entrer en lice, Lukasz Byrdy, le 13 juin, à 17 heures. Né en 1994, actuellement étudiant à Berlin, il a déjà remporté quelques prix et se prépare au prochain Concours Chopin de Varsovie. A son programme : l’Etude op. 25 n° 7, les Mazurkas op. 41, le Scherzo n°3 et la Ballade n°2. De quoi montrer des qualités de virtuose et de « chanteur ». Une semaine plus tard, le 20 juin, toujours à 17 heures, Gaspard Dehaene sera filmé à Paris dans un récital taillé à la mesure  de ce pianiste déjà reconnu : il ouvre avec le 20e Nocturne, suivent les Mazurkas op. 24, la Barcarolle, la Berceuse, les Mazurkas op. 63 et enfin la Ballade n°4 dont il est un interprète d’élection ! Le 27 juin, 17 heures, Maciej Wota, 28 ans, qui prépare lui aussi le Concours Chopin de Varsovie, sera dans la Grande Salle de bal du Palais royal Lazienski de Varsovie pour un récital qui s’ouvre sur le Nocturne op. 62 n°2 et se referme sur le Scherzo n°2, après une promenade allant de la Ballade n°2, aux Mazurkas op. 63, aux Etudes op. 10 n°5 et 7, à la Valse op. 64, aussi facile pour les doigts que périlleuse pour y être convaincant. Le 4 juillet, toujours un dimanche et toujours à 17 heures, voici Edward Wolanin, un quasi vétéran qui remportait un prix spécial à Varsovie en 1985. Il s’est produit avec de grands orchestres un peu partout en Europe. Il jouera depuis le Palais royal Lazienski la Polonaise op. 26 n°2, le Prélude « de la goutte d’eau », des nocturnes pris dans les Opus 15, 62 et 63 et pour finir l’un des plus grands chefs-d’oeuvre du compositeur polonais : la Polonaise-fantaisie… qui n’est ni une polonaise, ni une fantaisie, mais un parcours poétique dans son univers harmonique et spirituel. Enfin, le 11 juillet, à 17 heures, Mateusz Kryzowski, né en 1999, autre candidat au Concours Chopin de Varsovie, ose en ouverture de son récital, la périlleuse Ballade n°1, qu’il fait suivre du dramatique Nocturne op. 48 n°2, de trois Mazurkas op. 56 et du célébrissime Scherzo n°2.

Alain Lompech