Daniele Rustioni dirige Guillaume Tell et Tosca l’Opéra de Lyon

Naître en Italie et intégrer le chœur de La Scala dès l’âge de huit ans : deux atouts pour trouver les couleurs, l’atmosphère, le style et les tempi de l’opéra italien ? L’idée ne séduit guère Daniele Rustioni, le fringant chef permanent de l’Opéra de Lyon depuis 2017. Comme il nous le confiait déjà alors dans nos colonnes, « Il ne faut pas plus être Italien pour mieux diriger l’opéra italien qu’Allemand pour diriger Le Crépuscule des dieux. » Tout au plus reconnaît-il dans son italianité un « background de chant », d’autant qu’il fut répétiteur à La Scala. Peut-être est-ce pour cela que le chef de 36 ans est devenu incontournable dans le bel canto, notamment dans Verdi, grâce à une direction de haut vol, fougueuse et précise à la fois.

Version intégrale de Guillaume Tell

Pour la saison 2019/2020, c’est du côté de Rossini qu’il se tournera avec Guillaume Tell dont l’ouverture fameuse a tendance à éclipser le reste de la partition, trop peu souvent à l’affiche, surtout dans sa version intégrale de quatre heures. Daniele Rustioni s’emparera de ce grand opéra à la française – le premier avant ceux de Meyerbeer ou Halévy –, en octobre, dans la mise en scène du très attendu Tobias Kratzer qui ambitionne de « présenter l’œuvre comme le chant du cygne d’un compositeur souvent sous-estimé intellectuellement parlant ». On trouvera également Daniele Rustioni dans la production donnée cet été à Aix de Tosca, dont Christophe Honoré a signé la mise en scène. Une mise en scène inventive autour de la figure d’une Prima Donna âgée (Catherine Malfitano) et d’une Tosca en répétitions incarnée par la soprano américaine Angel Blue.

Isabelle Stibbe