Festival Rencontre des jonglages 2021

Ouverte dès le 21 août dans divers lieux d’Île-de-France, la 14^ème édition de la Rencontre des Jonglages se poursuit avec un temps fort dans sa maison mère : la Maison des Jonglages, qui organise comme chaque année l’événement en partenariat avec Houdremont, centre culturel de La Courneuve. Du 10 au 12 septembre, La Courneuve accueille une quinzaine de spectacles qui selon Vincent Berhault, directeur de la Maison des Jonglages, nous permettent de « garder le cap vers une vision de la culture où se rencontrer et s’émouvoir ensemble nous fait grandir sans cesse tout en titillant notre âme d’enfant ». Pour ce faire, le jonglage des Rencontres n’hésite pas à sortir de sa Maison. C’est d’ailleurs en extérieur, devant l’ancienne usine Mécano, que débute le rendez-vous : avec Los Putos Makinas, la Cie LPM rassemble trois personnes issues de pays et d’univers différents grâce au langage du jonglage. Nouvelle sortie le lendemain avec Mellow Yellow de la Cie TBTF (To Busy To Funk), qui investit la Place de la Fraternité pour nous mener « vers un lieu inexistant hors du moment de cette pièce et jouer la notion commune à tous·tes : le temps ».

Jonglage de Babel

Ce bien précieux, on le prend aussi pour aller se promener du côté de l’Allée Renoir, où la Cie Scratch joue Mousse, « spectacle de jonglerie punk, triste et rigolo ». Ou encore pour retourner Place de la Fraternité le 12 septembre, afin de découvrir les prémisses de la prochaine création de Christina Towle, Bounce Back, qui allie danse contemporaine, musique live et basket-ball. On le constate tout au long des Rencontres : le jonglage se prête à de nombreux croisements. À l’occasion d’un plateau partagé entre La Maison des Jonglages et Le Samovar de Bagnolet, cette discipline rencontre par exemple le clown et la manipulation d’objets. Tandis que Jörg Müller, artiste associé à la structure de La Courneuve, collabore avec la plasticienne Tabaïmo dans Tangle drops, qui mêle arts plastiques, cirque, film d’animation, jonglerie, projection d’images et objets. Qu’il opte ou non pour ce type de métissage, le jonglage développe ses propres langages. Chuchotés dans S’assurer de ses propres murmures du collectif Petit Travers ou déployés tambour battant, comme dans Babil Sabir Cinq de la compagnie éponyme, ils s’inscrivent dans le quotidien pour mieux le transformer.

Anaïs Heluin