Festival sans frontières !

Le secteur de la culture est un secteur porteur : ancré dans les territoires, il fabrique des emplois, du lien social, il dynamise les activités économiques, il crée du sens et élève l’esprit. Il ne peut clairement pas être délocalisé en Chine. Le Festival d’Avignon, poumon des arts vivants en France, est un moment unique pour les artistes, les professionnels du secteur, les spectateurs et… tous les Avignonnais. Des spectacles de tous horizons pour des gens de tous horizons, et une programmation qui non seulement sollicite la sensibilité et la raison mais provoque aussi de multiples rencontres,  échanges ou débats féconds.

C’est un atelier de pensée géant, où se croisent visions esthétiques et politiques, où foisonnent créativité et inventivité. Les résultats électoraux de l’année 2014 ont menacé cette vitalité bouillonnante. Comment imaginer qu’une manifestation de cette ampleur et de cette qualité puisse s’inscrire dans une politique locale de repli identitaire et de fermeture ? Olivier Py, premier artiste nommé à la direction du Festival depuis Jean Vilar en 1947, homme de théâtre passionné par le dialogue entre la culture et le politique, a dû monter au créneau et rappeler la vocation universaliste et l’identité sans frontières du Festival.

Autre sujet d’inquiétude grandissant : l’accord Unédic, signé le 22 mars 2014, provoquant la colère des intermittents. C’est grâce aux intermittents que la culture demeure une réalité vivante en France, et la création artistique est un combat et un risque nécessitant beaucoup de courage. Espérons que la raison prévaudra et que des négociations pourront aboutir à une réforme efficace et équitable.

Afin de vous éclairer et de vous guider dans votre quête festivalière, près de 300 spectacles du Festival d’Avignon et d’Avignon Off sont présentés dans notre numéro spécial, en Théâtre, Danse, Cirque, Musiques, Jeune Public. Et des entretiens avec des universitaires, sociologues, chercheurs, économistes de la culture, responsables culturels ou politiques nourrissent le débat culturel.

Bonne lecture et bon Festival !