Festival Vagamondes

Qu’elles soient géographiques, artistiques ou éthiques, les frontières ne sont pas d’actualité à La Filature de Mulhouse. De l’Ouest américain avec Coyote de Patrice Thibaud (propos recueillis à retrouver dans La Terrasse n°291) à l’Anatolie avec Le Chant du père d’Hatice Özer, en passant par les côtes méditerranéennes avec Impulso de Rocio Molina, les propositions invitent au voyage, sans toutefois se limiter à de simples excursions. Comme une fenêtre ouverte sur le monde, Vagamondes ausculte les discours, rend compte des réflexions des artistes et propose une véritable invitation à l’échange, grâce à de nombreuses rencontres artistes/public. Le festival aborde de nombreuses thématiques, telles que la procréation avec Pour Autrui de Pauline Bureau (critique à retrouver dans La Terrasse n°292), ou le sommeil dans La Dernière nuit du monde de Fabrice Murgia (propos recueillis dans La Terrasse n°290) et 24/7 du collectif Invivo. Le thème du sommeil est ainsi l’objet d’un focus, qui prend sa source dans l’ouvrage Le Capitalisme à l’assaut du sommeil de Jonathan Crary.

Les festivités s’invitent également hors du plateau

Le programme s’étend bien au-delà du plateau qui, lui non plus, n’a pas de frontière. Expositions et projections sont également à l’affiche, notamment au sein d’un deuxième focus intitulé « Humains et Technosciences », qui rassemble cinq propositions artistiques, comme l’installation The Nemesis Machine de Stanza qui questionne la place des technologies dans notre société, ou le film Cinq nouvelles du cerveau de Jean-Stéphane Bron, à propos des intelligences humaine et artificielle (une rencontre avec le réalisateur est programmée à l’issue de la séance). Danse, théâtre, concert et même un combat de robots rythmeront donc le quotidien de La Filature du 15 au 27 mars, dans un souci essentiel d’échanges et de partage. Inauguré par le concert Le Cabaret de l’espace de Sofiane Saidi, qui fait appel à quatre autres artistes  singuliers – Malik Djouni, Oum, Flèche Love et Acid Arab – le festival se clôturera par un après-midi intitulé « Mère nature, plaidoyers pour la Terre », alimenté de projections et de rencontres.

Louise Chevillard