Dans le théâtre physique de la Cie Anomalie &…, les corps sont mis au service d’histoires domestiques singulières. Dans La mélodie de l’Hippocampe, Cille Lansade met en scène une famille en pleine fantasmagorie.
Si l’on s’en tient à l’argument, La mélodie de l’Hippocampe peut évoquer bien des pièces, notamment celles de Jean-Luc Lagarce. Mise en scène par Cille Lansade, cette nouvelle création de la Cie Anomalie &… raconte l’histoire d’une famille, de quatre frères et sœurs qui se retrouvent dans leur maison d’enfance. L’absence du père fait toutefois basculer le cadre réaliste initial vers une esthétique inattendue pour ce type de récit : « une écriture physique et singulière, comique et éminemment plastique sur la représentation des émotions ». Portée par des acteurs physiques issus de disciplines diverses – Jean-Benoit Mollet, Delphine Lanson, Sandrine Juglair, Pierre Bertrand et Mika Kaski –, cette partition bascule peu à peu dans la fantasmagorie. Dans un univers où corps et objets ne cessent de se métamorphoser, de délivrer des sens nouveaux.
Anaïs Heluin