La Conférence des oiseaux

« La Conférence des oiseaux n’est pas du théâtre musical, tient à préciser Michaël Levinas. C’est une forme musicale lyrique narrative composée sur un livret et générée par des transformations lentes des scènes et des espaces. La salle de théâtre est comme sculptée acoustiquement. Le lieu est en continuelle transformation et envahi par les cris et interpellations des oiseaux ». Le compositeur inaugurait en 1985, avec cette œuvre conçue d’abord pour la radio, une œuvre lyrique où la représentation n’est jamais littérale mais fait avant tout appel à l’imaginaire – Go-gol, Les Nègres, La Métamorphose, Le Petit Prince.

Scénographie épurée

L’imaginaire y est porté par le chant (celui de la Huppe, porté par la soprano Raquel Camarinha), et c’est ce chant qui ouvre les espaces visibles ou devinés. Lilo Baur avait bien compris les enjeux dans sa mise en scène du Petit Prince, qui orchestrait les glissements de lieu en lieu suggérés par les intonations de la musique. Elle s’attache pour cette nouvelle production de La Conférence des oiseaux à « une scénographie épurée qui crée des reliefs où perchent musiciens et comédiens [Hervé Pierre, le narrateur, et Lucas Hérault, personnage multiple, figurant tous les oiseaux], partie visible d’un espace théâtral changeant, tour à tour espace de meeting politique, univers, salon d’un conte oriental. » Initiateurs du projet, l’ensemble 2e2m et son chef Pierre Roullier poursuivent ici leur travail sur l’implication scénique des musiciens.

Jean-Guillaume Lebrun