Les Enfants du Paradis

Comment est né ce projet d’adaptation théâtrale des Enfants du Paradis ?

Philippe Person : Voilà longtemps que ce texte de Prévert me revenait en tête. Mon intérêt se mêlait au fait que, depuis quelques années, l’écrivain Philippe Honoré et moi-même sommes très tournés vers les grandes œuvres et les grands auteurs : nous aimons nous interroger sur la manière de les montrer aujourd’hui.

Comment vous êtes-vous positionnés par rapport au film de Marcel Carné ?

Ph. P. : Il fallait l’oublier, sans le nier. Nous sommes repartis du scénario de Jacques Prévert. Il s’agit donc d’un spectacle adapté du scénario et non du film. Notre point de départ a été le texte, pas l’image.

« Nous avons cherché à créer nos propres images, notre propre univers. »

Qu’avez-vous voulu apporter à ce scénario à travers votre mise en scène ?

Ph. P. : « Cela durera 1h15, nous serons quatre pour interpréter tous les rôles et il y aura de la musique rock ». Voici comment j’ai présenté le projet à Eugénie Prévert, la petite fille de Jacques Prévert. Elle a tout de suite été séduite. C’est la rencontre du patrimoine et de la modernité. Nous avons cherché à créer nos propres images, notre propre univers. Je voulais qu’il y ait quelque chose de très libre, de très spontané dans la manière de jouer, comme si les acteurs entraient sur scène pour s’amuser à interpréter Les Enfants du Paradis. Il y a peu de décor, beaucoup de musique, les scènes s’enchaînent rapidement. Tout cela pour que la liberté, la poésie, l’anticonformisme de Prévert résonnent au mieux.

Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat