Les Noces de Figaro par Netia Jones et Gustavo Dudamel

En plus de quinze ans de présence à Paris, comme chef invité ou avec ses orchestres américains, Gustavo Dudamel s’est essentiellement fait entendre dans un large répertoire symphonique, de Beethoven à la création contemporaine. Une rare incursion lyrique (La Bohème), dans la fosse de l’Opéra Bastille en 2017, a cependant suffi, aux dires du chef lui-même, à créer une relation forte (faite de « confiance, affinité musicale, vision commune ») et à l’inciter à accepter la proposition du directeur général de l’Opéra de Paris, Alexander Neef, d’en devenir le directeur musical. Pour ses débuts en ses habits neufs, le chef vénézuélien vise au cœur du répertoire avec Les Noces de Figaro — sans aucun doute un bon souvenir, puisqu’il avait rencontré un succès mérité dans la production de Jürgen Flimm au Staatsoper de Berlin en 2015 (un DVD Accentus Music en témoigne). Au Palais Garnier, il retrouvera la metteuse en scène Netia Jones, déjà côtoyée à Los Angeles. Jamais en panne d’inspiration ni de propositions scéniques et visuelles innovantes, elle entend ici interroger les frontières entre la réalité et la fiction, l’être et le jeu. Elle pourra compter dans cet exercice sur une superbe distribution : Ildebrando d’Arcangelo en Figaro, Maria Bengtsson ou Miah Persson en Comtesse, ainsi que Ying Fang (Susanne), Léa Desandre et Angelika Kirchschlager.

Jean-Guillaume Lebrun