L’Eté des Hivernales

Pour la troisième année consécutive, l’opération « Quand les régions s’en mêlent… » permet le croisement de compagnies venues des quatre coins de la France, jusqu’à la Guadeloupe. Et entre un studio de quatre-vingts places et un théâtre de deux cents, la danse peut enfin trouver son développement à travers une multitude de formes… Les solos tiennent d’ailleurs une place à part dans la programmation : pour Le dernier Survivant de la caravane, Bouba Landrille Tchouda s’inspire du livre d’Etienne Goyemidé pour montrer sa vision de la traite négrière. D’un abord beaucoup plus léger, mais profondément bouleversant, le solo qu’Anthony Egéa a offert à Emilie Sudre brise bien des tabous encore à l’œuvre dans le monde du hip hop. Sensualité, féminité, et nudité sont portées avec force et assumées en propre par la danseuse.

Entre solos et grandes formes

Le processus dans lequel nous fait entrer Joanne Leighton tient plus d’un dialogue avec le public autour des représentations et des écritures de la danse contemporaine. Les matériaux chipés à d’autres chorégraphes entrent en collision avec son univers et donnent à Made in Taiwan une couleur joyeuse et ludique. Quand à Emmanuel Grivet, il joue la carte de l’intériorité pour Transparence blanc, entre présence et absence à soi-même. Claire Heggen, seule en scène entre théâtre et danse, rejoue également Le Chemin se fait en marchant, grand prix du festival Mimos l’année dernière. A côté, l’artillerie lourde des Pokemon Crew paraîtra bien fade, et l’on se concentrera alors sur le travail de Virginie Mirbeau, qui met de côté ses installations chorégraphiques in situ pour mieux explorer l’écriture de récits identitaires.