Ma science-fiction

« Une chambre d’ado, la nuit. Alix vient d’avoir quinze ans et de découvrir ce que ses parents projettent pour lui : il sera chauffagiste, comme papa ! Pour lui, tout déraille. Que devenir ? C’est tranché : il faut fuir ! » Comment s’échapper, surtout quand on vit au fin fond de la province des Betteraves ? Par la science-fiction et les romans de Jules Verne, de Herbert George Wells, de Rosny Ainé, jusqu’à « plonger et s’oublier avec délice dans l’anticipation américaine ». Ce genre souvent méprisé, considéré comme le parent pauvre de la littérature, fut pour Laurent Hatat un « escalier de service » lui permettant d’accéder aux étages les plus nobles.

D’un monde à l’autre

Ma science-fiction est un spectacle en forme de « portail temporel » entre le monde à fuir et le monde à découvrir et conquérir. « Pour moi la littérature de SF a été une fuite du réel immédiat, d’une réalité faite d’espace périphérique et de plage d’ennui, mais cette littérature est aussi un outil de découverte du grand monde, et de fait, d’une autre littérature, de référent réaliste. », dit Laurent Hatat, qui, fidèle aux questionnements politiques qui enveloppent son œuvre, interroge, dans cet « unexpected journey » en terre mouvante, le rapport entre les classes et leur culture : « la culture mainstream comme porte inattendue vers une autre culture, leurre ou réalité ? ».

Catherine Robert