Mirad, un garçon de Bosnie

«L’idée originelle du spectacle tient au 19 mai 2000. Nous voyageons en bus de Zagreb à Split au cours d’une tournée théâtrale. Par-delà les vitres brisées, le paysage est magnifique. Nous avons profondément ressenti l’état de guerre, et le texte de Ad de Bont met des mots sur ce malaise. Mirad, un garçon de Bosnie est l’histoire d’un enfant pendant la première année de la guerre de Bosnie-Herzégovine, écrite à partir des rapports d’Amnesty International. La pièce décrit le parcours d’un réfugié parmi les réfugiés, et l’auteur aurait pu écrire sur le Cambodge ou le Rwanda. Il nous faut entendre la résonance humaine et les répercussions des décisions politiques sur les populations. Le politique bouleverse le destin de familles entières, la guerre disperse et tue. Ne souhaitons-nous pas tous mourir là où nous sommes nés’ Le spectacle rend compte de l’histoire d’une famille dans sa globalité, Mirad I et Mirad II sont réunis en une pièce. Le garçon fait son chemin à rebours pour retrouver les siens en Croatie, il veut être journaliste pour rapporter les faits et œuvrer au travail de mémoire. Le prologue en serbo-croate est traduit simultanément, et la forme du témoignage capte l’intérêt du spectateur. Sur la scène, une cartographie humaine avec cartes postales et géographiques donne à voir les croisements des réfugiés dans l’espace, et la propagation de la haine. Ni sentimentalisme, ni effroi face aux souffrances, le spectacle diffuse de l’espoir puisque la scène travaille à mieux comprendre.»

Propos recueillis par Véronique Hotte

Mirad, un garçon de Bosnie

De Ad de Bont, traduction de Jan Simoen, adaptation et mise en scène de Gilles Lefeuvre, à 15h30 au Théâtre des Lucioles, 10 rue du Rempart-Saint-Lazare.Tél: 04 90 14 05 51.