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« C’est une chorégraphie d’objets abstraits, sans histoire avec un prince ou une princesse. Parfois, les parents essayent d’expliquer à leurs enfants ce qui se passe, et c’est rigolo parce qu’il ne se passe rien. L »’action » se déroule dans une maquette du Théâtre Bourla d’Anvers : dans un cadre en bois, de petits triangles se déplacent et effectuent une sorte de danse. A partir de là, chacun crée du sens. Le spectacle est né d’une conversation que j’ai eue avec un ami sur l’état du monde. A la fin, face à la catastrophe qui nous attend, nous nous sommes demandés : « qu’est-ce qu’il nous reste à faire ? ». Mon ami a dit « se retirer gracieusement ». Je voulais aussi créer un espace avec la possibilité de vivre le temps d’une manière différente, tout en rendant visible la manière dont la pièce est construite.

Le mécanicien de la pièce

Aujourd’hui, avec l’électronique, on ne sait pas comment ça marche. Ici, il est possible de comprendre comment bougent les triangles puisqu’on me voit manipuler les cordes. Je suis le mécanicien de la pièce. Seule la fin est magique, dans le sens où l’on ne comprend plus comment ça marche. Je me suis inspiré du travail de Calder. L’un de ses premiers travaux fut de construire un petit cirque avec des acrobates, des éléphants miniatures… Dans une vidéo, on le voit jouer, vieux, avec ce cirque et sa joie est vraiment perceptible. C’est cette joie de faire qui m’anime. »

Propos recueillis par Eric Demey