Outre Mer Veille

Dans l’espace mouvant de la francophonie, se niche naturellement celui des artistes d’outre-mer que le Tarmac met à l’honneur et réunit dans un temps fort qui vient clôturer sa saison. Peut-être que le plus connu d’entre eux, le martiniquais Patrick Chamoiseau verra l’un de ses romans, un dimanche au cachot, porté à la scène sous la direction de Serge Tranvouez et dans une adaptation signée Joseph Pliya. Mais le Tarmac offre également une place à la découverte avec le jeune auteur réunionnais Paul Francesconi, qui, en compagnie de Fargass Assandé et d’Odile Sankara, met en scène le conte poétique et politique qu’il a écrit : Mon ami n’aime pas la pluie. L’histoire d’un étranger qui arrive dans la maison d’un couple, y fait tomber la pluie et pousser les fleurs au sol.

Paroles poétiques

A partir de là, « les piliers d’un royaume qui se pensait sans faille se mettent à trembler ». Une fable à la lisière du fantastique où toute ressemblance avec le réel saura nous parler. La québécoise d’origine haïtienne Mélissa Laveaux, enfin, a écrit et composé Et parfois la fleur est un couteau, « un spectacle hybride d’inspiration afro-futuriste, pour une voix sensuelle et rebelle, sur des musiques où se mêlent folk canadien et afro-rock haïtien ». A la poursuite des métamorphoses d’une divinité apportant le succès en échange de plaisirs charnels et de discrétion, elle nous fera traverser des mythologies brésilienne, vaudou et africaine au gré d’une quinzaine de compositions en anglais et créole haïtien. Un spectacle musical et aquatique porté par le chant des sirènes.

Eric Demey