Palais en jazz

Conçu par Louis XV, achevé par Louis XVI, réaménagé sous Napoléon Ier puis Napoléon III, le palais de Compiègne, dans l’Oise, fut un haut lieu de la vie de cour et de l’exercice du pouvoir. Aux côtés de Versailles et de Fontainebleau, il est l’une des trois plus importantes résidences royales et impériales françaises. Depuis 2012, cet environnement prestigieux est aussi le lieu d’un festival grand public sur trois jours, qui est l’occasion de tirer de leur torpeur ces murs classés. Ce « Palais en jazz » qui prend ses quartiers dans la grande cour superbement éclairée offre un décor magnifique aux prestations des artistes. Pour cette septième édition, Compiègne verra se succéder trois voix contemporaines qui sont autant de personnalités fortes. Le 29 juin, c’est la chanteuse d’origine comorienne, ancienne mannequin et femme engagée Imany qui présentera son répertoire, des airs teintés de blues, de folk et de soul, sur lesquels elle a posé des mots qu’elle interprète avec présence. Le lendemain, le 30, une autre femme de caractère : Meshell Ndegeocello. Chanteuse, bassiste, song-writer, productrice, revendiquant l’influence de Nina Simone et échappant à toute catégorie, cette personnalité de la scène new-yorkaise a inspiré nombre de jazzmen et collaboré avec certains comme Joshua Redman ou Robert Glasper, mais elle s’est surtout affirmée comme une figure créative imprévisible. Elle présentera sur scène son album Ventriloquism, dans lequel elle réinterprète des tubes de ses idoles, de George Clinton à Sade. Elle sera suivie par le guitariste et chanteur Fink, connu pour ses collaborations avec Amy Winehouse et John Legend, qui a délaissé le folk electronica pour un univers résolument ancré dans le blues, une musique qu’il collectionne depuis de nombreuses années.

Vincent Bessières