QUAI N°5

Enregistré au studio Ferber et réalisé par Fred Pallem, on retrouve dans « Métamorphoses » (Universal Music), le deuxième album de la formation du contrebassiste Stéphane Logerot, les composantes majeures du style qu’il inventa en 2010 : s’emparant de pièces majeures du répertoire baroque et classique, Quai n°5 en garde l’essence et la mélodie tout en osant les variations rythmiques et la fusion. « On s’était rendu compte que ça fonctionnait, même en studio, explique Logerot, ce qui n’était pas évident puisqu’on était un groupe de scène. J’avais envie d’un album plus pêchu […],un peu moins léché… Je suis particulièrement fier qu’on retrouve vraiment l’énergie de la scène dans l’album. »

Mélodies connues et sonorités multiples

Avec des titres joueurs, le quintette s’autorise une interprétation des grands classiques, fort non seulement de leurs parcours musicaux et de leur virtuosité qui autorisent tous les possibles – les cinq musiciens sont issus du Conservatoire National et jouent avec des formations prestigieuses, de l’Orchestre National au Trio Wanderer -, mais fort aussi d’une audace, d’un humour et d’une curiosité qu’on rapprocherait plus des musiques improvisées que de l’enseignement classique. Verdi, Mendelssohn, Donizetti ou Tchaïkovski y rencontrent la musique tzigane, le cool, le latin jazz ou la salsa… Autant d’excellentes entorses à l’immutabilité classique, entorses dont le but n’est pas de vulgariser – quoi que ce bienfait collatéral soit permis – mais de concilier une musique séculaire avec le background des musiques actuelles et du jazz.

V. Fara