Si vous désespérez un singe, vous ferez exister un singe désespéré, Smatch (1)

Dans un laboratoire artisanal, les artistes parlent, montrent, jouent du réel, et interrogent avec malice et sagacité notre rapport à l’animal, pour mieux élucider notre rapport à l’autre. Dynamitant les codes du théâtre, ils entremêlent science et philosophie, passent du politique au poétique, et entraînent le public dans une expérimentation jubilatoire. « L’animal nous étant souvent étranger, évidemment qu’il a fallu multiplier les stratégies pour tenter de le comprendre. Et il s’est avéré que les animaux, pour peu qu’on leur en donne l’espace requis, ont été capables de bien plus qu’on ne l’admet en général. C’est le regard que nous posons sur les animaux qui les rend « bêtes » ou « incapables ». En transformant nos habitudes, nous donnons une chance à leur possibilité de transformation. », dit Dominique Roodthooft.

S’accorder pour casser les préjugés

Dans Smatch (contraction des verbes anglais to smash et to match), réflexion et légèreté vont de pair. Ce spectacle performance (qui compte aujourd’hui trois volets, dont le premier est présenté cet été au Théâtre des Doms) est l’occasion, pour Dominique Roodthooft, de proposer « sa réponse personnelle à la désespérance et au sentiment d’impuissance qu’elle observe en permanence » autour d’elle, et de protester « contre le discours noir des faiseurs d’opinion et la facilité avec laquelle notre communauté se laisse influencer par leur négativisme ». Avec autant de sérieux que d’humour, ce spectacle interroge les préjugés, parie sur l’optimisme critique et oblige à s’arrêter pour penser !

Catherine Robert