Titon et l’Aurore : William Christie dirige un opéra-ballet de Mondonville, mis en scène par Basil Twist

Beaucoup ont découvert les Grands Motets de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonvile grâce au magnifique CD de William Christie paru chez Erato au milieu des années 1990. A l’Opéra Comique, le directeur des Arts florissants poursuit son défrichage de l’œuvre de ce compositeur français du XVIIIe siècle avec Titon et l’Aurore. Cette pastorale héroïque de 1753, créée en pleine « Querelle des Bouffons », y joua un rôle déterminant, s’imposant comme le modèle de l’opéra français. Dans la Grèce des mythes anciens, un berger, Titon, est amoureux de la déesse Aurore, suscitant la jalousie du dieu Éole, tandis que la déesse Palès, éprise en vain de Titon, se venge de lui en le faisant vieillir prématurément.

Des marionnettes à fils

L’Opéra Comique a confié la mise en scène de cette allégorie à Basil Twist. Ce marionnettiste américain, formé à l’École nationale supérieure des arts de la marionnette de Charleville-Mézières, a rapidement été convaincu : « Le rôle actif des divinités et des phénomènes naturels me permet de mobiliser ma spécialité, la mise au point d’effets visuels. Au XVIIIe siècle, le merveilleux était la raison d’être de l’opéra baroque, où la machinerie jouait un rôle primordial ». Marionnettes à fils, tours de magie, effets de lumières, costumes grandioses : tous les ingrédients sont réunis pour ressusciter les splendeurs baroques.

Isabelle Stibbe