Olivier Coulon-Jablonka : Nous avons demandé à Olivier Saccomano d’écrire un palimpseste à partir d’un montage de trois dialogues platoniciens. Nous partageons avec cet auteur la conviction que le contemporain est toujours, d’une certaine façon, inactuel. Ce cadre a l’avantage de permettre une grande liberté. Ce que l’on gagne à cette réécriture est important. La théâtralité n’est pas absente des dialogues socratiques, mais elle n’est pas mise au premier plan. Par ailleurs, Olivier Saccomano, sans actualiser le texte, et en respectant une juste distance, tisse un jeu subtil de dialogues entre le passé de la démocratie athénienne et notre présent.
« Un jeu subtil de dialogues entre le passé de la démocratie athénienne et notre présent. »
Pourquoi choisir Socrate et Platon comme guides ?
O.C.-J. : Au départ, ce fut une commande par la Biennale Odyssée en Yvelines d’une pièce à destination des adolescents dans les lycées. Nous voulions travailler sur L’Apologie de Socrate. L’un des moteurs du projet, c’est que Socrate est accusé de corrompre la jeunesse. Il s’agissait de faire sentir le scandale qu’a provoqué l’invention de la philosophie, qui renverse les valeurs et met la cité sens dessus dessous. Le texte s’est écrit alors que la France était plongée dans l’état d’urgence et il en porte l’empreinte. Nous avons rajouté deux autres dialogues, Premier Alcibiade et Euthyphron. Nous voyons Socrate questionner un homme politique, puis un religieux. Pendant son procès, les forces de l’Etat et de la religion s’allient contre lui pour le prendre en étau. Ce sont trois songes, trois méditations sur la justice et la démocratie qui s’adressent à tous. Le texte revient aux sources de la démocratie, mais questionne aussi ses limites. Comment se fait-il que la démocratie athénienne en vienne à faire taire ses philosophes ? Et sommes-nous aujourd’hui capables d’entendre les vérités de Socrate ?
Comment la mise en scène s’organise-t-elle ?
O.C.-J. : La mise en scène se concentre essentiellement sur le jeu des acteurs. Le dispositif scénique leur permet d’être proches du public et de s’adresser à lui comme à un partenaire de jeu. Je suis assez heureux de revenir à cette forme de théâtre très direct. C’est, à mon sens, un manifeste de l’acteur ; il doit, chaque jour, refaire avec le public le chemin d’une pensée.
Propos recueillis par Catherine Robert
A propos de l'événement
Trois songes, un procès de Socrate d'Olivier Saccomano, mis en scène par Olivier Coulon-Jablonka du vendredi 5 juillet 2019 au dimanche 28 juillet 2019
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1ter, boulevard Champfleury
à 11h40 ; relâche les 9, 16 et 23 juillet. Tél. : 04 90 86 30 37.