Vaison Danses

Il faut des projets de grande envergure pour habiter ce lieu chargé d’histoire, emplir d’espace, de temps et de mouvement cette large ouverture vers le public. Philippe Noël, directeur artistique du festival de Vaison, a l’habitude de choisir parmi un large spectre d’esthétiques propres à l’art chorégraphique : cette année, le ballet classique côtoie sans vergogne la modernité de Cunningham, le flamenco l’écriture contemporaine de Preljocaj, et Blanca Li rivalise d’invention avec les Israéliens de l’Aluminum Show. Ces derniers, dont c’est la première venue en France, ont concocté un spectacle visuel à l’opposé des canons actuels de la danse, mais à l’étonnant pouvoir enchanteur.

A ne pas manquer, Cunningham en fermeture du festival

On retrouve facilement ses yeux d’enfants devant ces corps hybrides, moitié tôle en alu, moitié vers brillants, offrant des mouvements très éloignés d’une quelconque humanité. Ilan Azriel, un ancien de l’Inbal Dance Theater de Tel-Aviv, joue sur les effets et sur le spectaculaire pour nous en mettre plein la vue. D’une certaine manière, le regretté Antonio Gadès en faisait de même avec son flamenco réinventé à l’aune de l’écriture des plus grands poètes. Son programme reprend ici la fameuse Carmen, les Noces de Sang, et sa Suite Flamenca. Pour clore l’édition 2007, le festival a misé sur la présence de Merce Cunningham pour une pièce de répertoire et un Event spécialement conçu pour ce lieu magique.